Peux-tu te présenter en quelques mots et nous expliquer ton parcours ?
Je m’appelle Juliette Kervella, je suis étudiante en 2e année de master Technologies pour l’éducation et la formation (TEF) à l’Université Rennes 2 et en apprentissage à la Direction d’Appui à la Pédagogie (DAP) depuis le 1er octobre 2024.
Auparavant, j’ai validé un master Métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation (MEEF) à l’Université de Bretagne Occidentale. Cette formation m’a initiée à la pédagogie avec les enfants, mais j’ai souhaité me réorienter vers la pédagogie des adultes et l’ingénierie pédagogique, en lien avec mon intérêt pour le numérique.

Juliette Kervella animant un atelier de co-design
Pour quelle(s) raison(s) souhaitais-tu réaliser ton apprentissage à la DAP ?
Je trouvais intéressant de découvrir le milieu de l’enseignement supérieur avec une autre casquette que celle d’étudiante, tout en restant dans un environnement familier de par le vocabulaire et les notions convoquées. J’étais curieuse de voir comment les formations étaient construites. C’était une nouvelle manière d’appréhender le système.
J’ai donc fait des recherches. Je ne connaissais pas la DAP, mais j’avais vu sur LinkedIn des projets menés par des ingénieures pédagogiques du service. En revanche, j’ignorais l’étendue de la collaboration entre les services. En voyant la diversité des publics accompagnés, ça m’a vraiment donné envie. Je trouvais également positif de pouvoir travailler sur un projet institutionnel comme l'approche par connaissances et compétences (APCC), d’en cerner les enjeux politiques et d’en connaître les acteurs. De même, pour les transitions socio-environnementales (TSE). J’ai alors candidaté et l’échange lors de mon recrutement m’a confortée dans ce choix.
Quelles sont tes missions en tant qu’apprentie à la DAP ?
Mon cœur de mission est l’accompagnement : animation de webinaires, ateliers de co-design, suivi de projets et des équipes pédagogiques autour de l’APCC, mais aussi de l’internationalisation et de la formation des nouveaux maîtres de conférences.
Je contribue à la création de ressources pédagogiques sur la plateforme Cursus, à la veille sur les usages pédagogiques (APCC, évaluation des compétences, intelligence artificielle) et à l’animation de la communauté des accompagnateurs APCC.
Je participe également au projet de valorisation des initiatives pédagogiques, ainsi qu’aux réunions internes de la DAP, qui permettent de suivre les projets transversaux du service.
Enfin, j’ai pris part à des événements institutionnels comme la Journée pédagogique Cursus IDE@L 2025 et j’assure également le suivi de projets Cursus IDE@L, ce qui me permet de participer aux différents groupes de travail thématiques.
L’atelier Co-design APCC, c’est quoi ?
Un programme d’accompagnement express de trois jours pour faire évoluer collectivement les fondamentaux de votre enseignement en intégrant l’approche par connaissances et compétences.
Formaliser une vision commune de l’enseignement
- Que voulons-nous faire ?
- Qu’attendons-nous des étudiantes et étudiants à l’issue du module ?
(re)Concevoir, adapter le scénario
- Comment amener les étudiantes et étudiants à développer et valider les compétences ?
Plan des étapes, déroulement de l’atelier
- Repères méthodologiques
- Échanges de pratiques
- Approche créativité
- Productions concrètes
- Financement
Sur cette première diapositive, on retrouve plusieurs images :
- Dessin de trois personnes travaillant sur leur ordinateur et réunies autour d’une table
- Dessin d'une cible rouge et jaune avec une flèche plantée au centre. Cinq personnes, dont une est assise sur une échelle adossée à la cible, sont rassemblées autour.
- Logo Cursus IDE@L
Méthodologie
- Approche hybride nourrie de références sur la créativité en sciences de gestion, psychologie-cognitive et en sciences de l’éducation
- Étapes inspirées du processus de Design Thinking
- Outils “maisons” pour stimuler la pensée créative
Sur cette seconde diapositive, on retrouve plusieurs images :
- Cinq petites bulles représentant les différentes étapes du Design Thinking : l'empathie, la définition, l'idéation, le prototype, puis le test. Ces images sont issues du Manuel de gestion-réflexion écrit par Christian Labour.
- Une représentation graphique de la pensée créative avec deux flèches : en abscisse, une flèche pointant vers "temps” et en ordonnée, une autre vers “diversité". Au centre, un schéma représente la divergence, l’émergence et la convergence tout au long du processus créatif.
Que retiens-tu de cette première année d’apprentissage ? Que t’a-t-elle apporté ? Quelles ont été tes réussites ou difficultés ?
Je retiens une forte montée en compétences, progressive et sur plusieurs aspects. J’ai découvert concrètement le métier d’ingénieur pédagogique, le public d’enseignants-chercheurs et la manière dont un accompagnement se prépare, se déroule et s’évalue. J’ai aussi acquis de nouvelles compétences numériques (H5P, Genially, Limesurvey, Canva…) et appris à gérer l’espace Cursus.
Sur le plan personnel, je me sens plus à l’aise à l’oral et j’ai développé ma réflexivité.
L’accompagnement bienveillant de ma maîtresse d’apprentissage et la diversité des profils à la DAP m’ont permis de progresser dans un cadre stimulant et riche. La bonne communication au sein du service m’a donné le sentiment d’être légitime malgré mon statut d’apprentie. Ma parole a été entendue, valorisée, et je me suis sentie accueillie et accompagnée par différentes personnes, que j’ai identifiées comme des ressources précieuses. La richesse des profils et des échanges a été un véritable atout.
Cette première année a aussi été marquée par des défis : la technicité du langage, la compréhension des logiques universitaires et la charge de travail, souvent répartie sur plusieurs thématiques dans une même journée. Mais ces difficultés m’ont appris à m’adapter, à travailler avec différents publics et à élargir ma vision des enjeux pédagogiques.
J’ai eu la responsabilité de projets menés de A à Z, comme la foire aux questions (FAQ) ou d'autres ressources en ligne sur Cursus, ainsi que l’animation autonome de webinaires et d’ateliers, ce qui a renforcé ma posture professionnelle. Ce qui a été déterminant pour moi, c’est le passage progressif de la posture d’observatrice à une réelle contribution aux projets, avec petit à petit de plus en plus de responsabilités. Je prends beaucoup de plaisir à travailler à la DAP et cela me permet de préciser ce que je voudrais faire par la suite.
Qu’envisages-tu de faire une fois ton master obtenu ? Est-ce que cette expérience a confirmé ou infirmé tes choix ?
J’ai un attrait particulier pour l’intelligence artificielle (IA), qui revient de plus en plus dans les discussions et les pratiques. Je souhaiterais étudier comment cet outil peut transformer le métier d’ingénieur pédagogique. J’aimerais construire une forme d’expertise dans ce domaine, en explorant ses différents enjeux pédagogiques, éthiques et humains. Dans cette optique, je vais intégrer le groupe de travail sur l’IA, porté par le vice-président Transition numérique, et essayer de développer davantage de liens avec l’Edulab, notamment avec mon collègue en charge de l'animation de formations sur le sujet.